Gérardmer, surnommée la Perle des Vosges, est intimement liée à l'industrie textile, particulièrement au secteur du linge de maison. Au 19ème siècle, les Vosges étaient parsemées de foyers possédant des champs de lin. Les habitants filaient et tissaient le lin pour créer des vêtements et du linge de maison, activités qui ont façonné l'économie locale. Le blanchiment des toiles de lin, réalisé à grande échelle grâce à des techniques ancestrales, a contribué à l'essor de l'industrie textile dans la région.
Vous connaissez forcément ces maisons célèbres : Bleu des Vosges, Garnier-Thiebaut, Linvosges, La Ligne Verte, Tradition des Vosges, François Hans – Blanc des Vosges…

Mais d'où vient cette histoire entre le textile et Gérardmer ? Pourquoi produit-on du linge de maison dans la Perle des Vosges ?

Nichée au cœur des Vosges, la ville pittoresque de Gérardmer, surnommée la Perle des Vosges, est bien plus qu'une destination touristique prisée. Elle est le berceau d'une riche tradition textile, notamment dans le domaine du linge de maison, qui remonte à la fin du 19ème siècle.

À cette époque, les foyers vosgiens étaient souvent dotés de champs de lin. Filage et tissage faisaient partie des activités quotidiennes, souvent menées par les couples pendant les saisons froides. Cette production domestique de vêtements et de linge de maison était non seulement essentielle à la survie des familles, mais également source de revenus complémentaires, certaines parties des produits étant revendues.

Le processus de blanchiment du lin, autrefois effectué à petite échelle dans chaque foyer, a pris une dimension industrielle à Gérardmer. Les techniques ancestrales de blanchiment, utilisant la cendre de bois et la pluie pour nettoyer les toiles de lin, ont été adaptées pour répondre à une demande croissante. Les premières industries d'ennoblissement et de blanchiment ont ainsi vu le jour, marquant le début de l'essor de l'industrie textile dans la région.

Parmi les pionniers de cette industrie, les noms de Garnier-Thiébaut, qui ouvre une première usine en 1833 avec la création des tissages Garnier-Thiébaut, nés de l’union de Jean-Baptiste Garnier, fondateur d’une maison de vente de toiles et de Virginie Thiébaut, fille d’un fabricant de toiles de ménage.

Suivront ensuite François Hans en 1865, Alphonse Claude en 1879, Nathan-Lévy (aujourd’hui le Jacquard Français) en 1902, la Linière en 1920...

Les entreprises ont joué un rôle crucial dans l'utilisation de technologies de pointe et dans l'importation de fil de lin de qualité supérieure des Flandres, contribuant ainsi à consolider la réputation de Gérardmer en tant que centre textile renommé.

Aujourd'hui, l'héritage textile de Gérardmer est toujours vivant. La ville abrite une multitude de magasins spécialisés proposant une large gamme de linge de maison, des torchons aux peignoirs, en passant par les draps et les nappes. Les touristes affluent vers ces boutiques, attirés par la qualité et l'authenticité des produits vosgiens.

Malgré les défis posés par la concurrence étrangère, l'industrie textile vosgienne reste résiliente. Des entreprises telles que La Ligne Verte continuent de prospérer grâce à leur savoir-faire et à leur capacité à s'adapter aux tendances du marché.

Ainsi, Gérardmer demeure un symbole de l'histoire textile des Vosges, où tradition et innovation se mêlent harmonieusement pour perpétuer un patrimoine précieux.